mardi 2 décembre 2008

Hommage à l'Eau Berge de Tadoussac

C’est à l’embouchure du Fjord du Saguenay, dans le minuscule village de Tadoussac, qu’un soir de septembre, nous sommes entrées dans cette grande bâtisse. Nous étions en retard mais néanmoins attendues. Nous nous sommes assises sur ce grand escalier trônant au milieu du salon, devant un bureau, telles des enfants. Denis nous montra de suite ce que nous voulions savoir : comment aller voir les baleines… « A cet endroit, c’est le meilleur point d’observation des cétacés », nous dit-il non sans un peu de fierté dans le coin de l’œil. Il faut bien avouer que ce sont ces géantes qui nous ont attirées dans ce coin sinon nous ne nous y serions peut-être jamais arrêtées.
Nous devions y passer deux nuits. Quelques heures après notre arrivée, nous savions déjà que nous voulions y rester plus longtemps que prévu.
Denis nous dressa rapidement la liste de tout ce que nous pouvions voir dans ce magnifique lieu (il faisait déjà noir lorsque nous sommes arrivées). Au fur et à mesure, nos yeux un peu endormis par le voyage se réveillèrent émerveillés d’avance. Dans ce minuscule village, il y en avait au moins pour une semaine de découvertes. Nous qui pensions qu’il n’y avait « que des baleines »…
Notre 1er soir à l’auberge fut calme, il y avait peu de gens, un petit concert sur la terrasse qui avait du mal à démarrer et nous qui voulions être en forme pour voir les baleines.

A nous l’aventure, le zodiac et les grandes combinaisons. Et aussi, tous les bateaux qui commencent à être autour de vous et des cétacés. D’un coup, drôle de sensation : nous avons l’impression d’aller à la chasse. Notre curiosité touristique est-elle vraiment respectueuse ? Pour nous en (r)assurer, distances à tenir et petit tour par le centre d’étude des baleines. Un brin de culpabilité plus tard, cela restera tout de même gravé dans nos mémoires comme on dit. Vous verriez ce souffle sortant de l’eau comme par magie…

A la fin de l’après-midi, nous faisons la connaissance de Coco, ce vieux bonhomme à la démarche tranquille, nous emmène découvrir des amis à lui, des castors. Ils se ressemblent comme s’ils étaient, Coco et eux, de la même famille. La marche n’est pas si tranquille qu’eux, il faut le mériter pour voir ces rongeurs. Vive les enjambées, l’escalade et les marécages…

Heureusement, un repas typique nous attend à notre auberge à laquelle nous avons d’ailleurs découvert un toit rougeoyant ce matin. Assises à une table au hasard, nous faisons la rencontre d’un Belge, de deux Français,…
Nous avons déjà en tête notre départ du lendemain. Non, nous ne voulons plus partir, nous avons encore de belles choses à voir ici. Ce soir, il y a de l’ambiance. Ray et Jeape sont venus jouer de la country et il fait un peu plus chaud sur la terrasse. Un énorme groupe est arrivé ce soir.
Demain, l’auberge est complète, nous ne pourrons pas rester.

Avant de partir cet après-midi, nous prenons notre petit déjeuner de crêpes au sirop d’érable près de la vieille cabane de pêcheur penchée et de la carcasse de bateau se trouvant dans le jardin, couvertes de la tête aux pieds. Anthony, un habitant du coin souvent à l’auberge, nous propose de nous emmener afin de faire une promenade le long du fleuve sur la plage.
A notre retour, Audrey nous a trouvé une chambre : un désistement ! Nos amis de la veille devaient aussi repartir mais leur traversier ne prend pas l’eau aujourd’hui, les conditions météos ne sont pas assez clémentes… enfin, tout est relatif !
Du coup, notre bonne humeur n’est qu’à peine entamée et la journée reprend aussi bien qu’elle avait commencé.
Thomas, notre ami belge n’a pas encore vu les castors. A notre disposition, les canoës de Réal, de l’autre côté du lac, les rongeurs. Nous sommes un peu franches et décidons de lui montrer en passant par l’eau. Nous avons bien retrouvé l’endroit mais d’abord, nous nous sommes enfoncées jusqu’aux genoux dans les marais… après coup, c’était drôle.
De retour, chaussures et pantalons à la machine, nous revivons presque la même soirée que la veille (en chaussettes) avec un autre énorme groupe. Pour eux, c’est nouveau, pour nous, c’est comme si nous étions à la maison depuis toujours.
Cela nous convient très bien… demain matin, nous repartirons chacun de notre côté en espérant un jour pouvoir revenir dans cet endroit sorti d’une légende québécoise.

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