Chère petite maman,

Nos vacances montagnardes se poursuivent. Sur cette photo prise avec le pied de Lou tu peux nous voir devant la résidence de Francis Faber (cet artiste belge exilé en d'autres terres plus clémentes et moins humides), toutes les trois en train d'attendre le major-dame pour savoir si nous pouvons rentrer à la grass-party organisée en l'honneur de sa dernière oeuvre: "Une randonnée pédestre néo-marxiste sans vache et sans saucisson". Pur chef d'oeuvre, moment de vérité absolue s'il en est. Après trois heures d'attente, une couche de maquillage en plus, l'achat de quelques fringues "années 80 friperie je fais semblant de m'habiller comme une clodo alors qu'en fait ça m'a coûté 300 euros rue Dansaert", sans oublier bien sûr une teinture blonde platine  très "école d'art je suis la plus originale, ho my god"-un peu manquée il faut l'admettre-, donc, après ces quelques ajustements de circonstances, nous avons enfin pu pénétrer dans l'antre capharnaique de Francis. Pur bonheur, grand moment de vérité, s'il en est. Nous avions bien-entendu emporté notre chamoix d'or, recyclage oblige, afin que notre hôte l'empale sur le mur de la cheminée à grandes giclées ensanglantées pour mieux dénoncer l'absurdité  bestiale de la guerre néo-nihiliste au Moyen-Orient et de la situation des femmes aux sud-Hyménistan. Ha! Pur chef-d'oeuvre. Moment de vérité...

Ma chère maman, ces ratistes, heu artistes, si impliqués dans le social, ça nous transbahute complètement!

Mais l'heure tourne, je vois, il est temps pour nous d'aller travailler aux photos que nous devons rapporter à la maison Zutrique

Nous t'embrassons très fort petite maman,

A très bienôt

Mich, Mich et Mich.