jeudi 23 avril 2009
mardi 21 avril 2009
Haaa…le printemps ! Les cerisiers en fleurs et leurs taches roses et blanches sur notre rétine en émoi, le réveil des jupes et des sandales après de longs mois d’hibernation forcée, les chemises entre ouvertes, les poils qui dépassent et les premières auréoles sous les bras…Haaa, le printemps, les petites jonquilles, charmantes jonquilles du parc de la porte de Halle, et le vent qui emporte en tourbillonnant les premiers pétales d’avril, les terrasses qui se peuplent dès 11h du matin, plus envie de travailler, tout le monde se retrouve, un verre de vin, une ambrée, et pour moi, chef, ce sera un dourroum poulet sans oignons… ben, oui, plus envie de refouler de la bouche ! Parce qu’au printemps, on a presque envie d’embrasser n’importe qui, son voisin, son boss, le pti sdf du coin qui a survécu au gros temps de janvier et à qui on s’était juré d’offrir un café chaud, puis pas le temps, mais promis, cette fois, on y va…enfin, ça attendra la fin de « Plus belle la vie », tout de même… Haaa, le printemps, ce réveil de la nature, ce bourgeonnement de couleurs et d’odeurs, cette explosion de lumière, ça donne des envies, des envies,..des envies de tout sauf de boulot, de bureau avec clim’ et machine à café, tout sauf le costume gris et la voiture, et cette chemise de merde qui étouffe la pensée libérée…Haaa, le printemps, tous tout nus, vagabonds, parlant à qui veut l’entendre et qui sait ? la pêche dans la Senne, la cueillette sous les serres de Laeken avec La Mathilde, la construction d’une cabane dans les arbres du parc royal ? Une jolie cabane où tout le monde serait le bienvenu pour parler, boire un coup, et pt’être même plus, si affinités…
Haaa… le printemps ! Le bourgeonnement des faillites et des licenciements, le nouveau cycle des fermetures d’usines et les jolis parachutes blingbling, le viol conjugal en Afghanistan et les pierres qui tourbillonnent gaiement sur les femmes adultères, le camping sous le soleil de l’Aquila (sous les décombres, la plage…), la danse colorée des enseignants d’universités, l’envie de dire pardon à la terre entière…Et que dire de ces petits bateau jolis qui flottent tels des petites feuilles sur l’azur de la Méditerranée, petites feuilles apportées par le vent africain, charmantes petites feuilles en décomposition qui ne trouveront plus d’arbre pour s’accrocher,….haaa, le printemps et son lot d’images candides et vivifiantes. C’en est presque trop, la beauté est insoutenable…haaa, le printemps.« Le printemps est inexorable » comme l’a dit Neruda.
Caroline Pauwels
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