Chère maman, 

Notre séjour à la montagne se passe très bien. Hier, nous avons entamé une performance sur la langue du glacier que l'ont peut admirer depuis notre chalet. Tout le gratin des mono's et autres stars  des hauts alpages était là pour admirer notre travail. Attaché à un piquet vert fabriqué par nos soins pour dénoncer l'absurdité consumériste de notre société post-brechtienne (enfin, heu, un piquet en métal qu'on a piqué dans la cours du café d'en-bas), attaché à ce piquet dénonciateur donc, un adorable chamois attrapé la veille après une semaine de poursuite effrénée (ce con s'est fait avoir avec des frolic). But de la performance artistique: assister en direct à la mort progressive de l'animal, sorte de prime time de la misère humaine afin de dénoncer la société consumériste post-brechtienne...Haaa, ma chère petite maman, heureusement que nous sommes là, nous, les artistes, pour prendre la parole des opprimés et dénoncer les injustices de nos salopes d'existences néo-libérales post-bushiennes. Biensûr, la vision de notre oeuvre était assez insoutenable par moments, mais la vie ne l'est-elle pas également?...heureusement, le champagne et les p que nous avions fait porter là par les prolétaires du café d'en-bas nous ont permis d'affronter plus facilement la dure vérité de cette performance d'une rare contemporanéité.

Mais, déjà je dois te laisser, maman, car nos prochaines actions artistiques nous attendent.

Je t'embrasse fort, n'oublie pas de prendre tes petites pilules roses ;-)

Micheline